I – Définitions et propriétés
- Une inéquation est constituée de deux expressions littérales séparées par un signe d’inégalité. Chaque expression s’appelle un membre de l’inéquation. Dans au moins une des expressions figure au moins une inconnue.
- Deux inéquations équivalentes sont deux inéquations possédant les mêmes solutions.
- Résoudre une inéquation consiste à trouver les valeurs de l’inconnue ou des inconnues pour lesquelles l’inéquation est vérifiée. En pratique, cela revient à transformer progressivement l’inéquation de départ en inéquations équivalentes de plus en plus simples.
Pour résoudre une inéquation, il faut connaitre les propriétés suivantes.
Utilité de cette propriété : Pour comparer deux nombres ou deux expressions littérales, il est parfois plus facile d’étudier le signe de leur différence.
Démonstration :
1ère partie : on suppose que et on cherche à démontrer que
1er cas : . Comme , alors nécessairement . L’expression représente la soustraction de deux nombres positifs dont le premier est plus grand que le second. Le résultat est donc positif :
2ème cas : . Alors . Donc . L’expression représente la somme de deux nombres positifs. Le résultat est donc positif : .
3ème cas : . Évident.
Conclusion : dans tous les cas, si alors .
2ème partie (réciproque) : On suppose à présent que et on cherche à démontrer que .
Raisonnons par l’absurde en supposant l’inverse de ce que l’on veut démontrer. L’inverse de est .
1er cas : impossible car alors alors que nous avons supposé que .
2ème cas : . Alors d’après la première partie de la démonstration, on peut en déduire que . Encore impossible car nous avons supposé que .
En résumé, on voir que la supposition conduit à chaque fois à une contradiction. Cela signifie que cette supposition est fausse, donc que son contraire est vrai. Conclusion : si alors .
Autrement dit : soient trois nombres réels quelconques. Si alors et .
Démonstration : supposons que et démontrons alors que
D’après la propriété précédente, pour démontrer que , on peut tout aussi bien démontrer que .
Or : . Par hypothèse donc .
On démontre de façon similaire que si Si alors .
Autrement dit : soient deux nombres réels quelconques et un nombre réel strictement positif quelconque. Si alors et .
Démonstration : on suppose que et que . On veut démontrer que .
D’après la première propriété, pour démontrer que , on peut tout aussi bien démontrer que .
Or . Par hypothèse donc . De plus, nous avons supposé que . Donc est le produit de deux expressions positives. Par conséquent .
Pour démontrer l’autre propriété : si alors , il suffit simplement de constater que et que . On retombe alors sur la propriété précédente.
Autrement dit : soient deux nombres réels quelconques et un nombre réel strictement négatif quelconque. Si alors et .
Exemple : mais puisque .
Démonstration : on suppose que et que . On veut démontrer que .
D’après la première propriété, pour démontrer que , on peut tout aussi bien démontrer que .
Or . Par hypothèse donc et par conséquent . De plus, nous avons supposé que . Donc est le produit de deux expressions négatives. Par conséquent .
Pour démontrer l’autre propriété, on constate à nouveau que et que .
ATTENTION : cette propriété n’est pas vraie si on remplace les additions par d’autres opérations.
Exemple : et , donc car .
Démonstration : On suppose que et et on va démontrer que
D’après la première propriété, pour démontrer que , on peut tout aussi bien démontrer que .
Or . Nous avons supposé que et . Donc et . Par conséquent est la somme de deux expressions positives, elle donc positive.
II – Résolution des inéquation du premier degré
- Prenez votre temps : OBSERVER l’inéquation.
- Résoudre une inéquation revient à trouver des inéquations équivalentes de plus en plus simples jusqu’à arriver à l’inéquation : ou ou ou .
- En général, on commence par déplacer toutes expressions contenant l’inconnue dans le membre gauche de l’inéquation et les termes constants à droite. On obtient ainsi une inéquation équivalente du type : .
- Il suffit ensuite de diviser les deux membres de l’inéquation par A en faisant attention au signe de A.
- En général, une inéquation a une infinité de solutions réparties dans un ou plusieurs intervalles
Exemple : Résoudre
Conclusion : les solutions de l’équation est l’intervalle
III – Résolution graphique d’inéquations
1) Résolution de l’inéquation
Soient la fonction f définie sur l’intervalle dont la courbe représentative est et un réel quelconque. Résoudre graphiquement l’inéquation sur , c’est trouver les abscisses de tous les points de dont l’ordonnée est strictement inférieure à .
Sur la figure de droite, on observe que l’ensemble des solutions de l’équation est l’intervalle , car pour tout . Autrement dit sur l’intervalle , la courbe se situe en dessous de la droite horizontale des points d’ordonnée égale à .
Remarque : l’ensemble des solutions pour le cas ci-contre est l’intervalle ouvert car l’inéquation à résoudre est , c’est-à-dire que doit être strictement inférieur à . Si l’inéquation avait été , l’ensemble des solutions aurait été l’intervalle fermé .
2) Résolution de l’inéquation
Soient la fonction f définie sur l’intervalle dont la courbe représentative est et un réel quelconque. Résoudre graphiquement l’inéquation sur , c’est trouver les abscisses de tous les points de dont l’ordonnée est supérieure ou égale à .
Sur la figure précédente, on observe que l’ensemble des solutions de l’équation est la réunion des intervales et , car pour tout appartenant à l’un de ces deux intervalles, . Autrement dit sur ces deux intervalles, la courbe se situe au dessus de la droite horizontale des points d’ordonnée égale à .
Remarque : l’ensemble des solutions pour le cas ci-dessus sont les intervalles et , qui sont fermés des côtés de et car l’inéquation à résoudre est , c’est à dire que doit être supérieur ou égal à . Si l’inéquation avait été , les intervalles auraient été ouverts des côtés de et .
3) Résolution de l’inéquation
Soient deux fonctions et définies sur l’intervalle dont les courbes représentatives sont et .
Résoudre l’inéquation , c’est trouver les abscisses de tous les points de dont les ordonnées sont strictement inférieures à celles des points de possédant la même abscisse.
Dans l’exemple ci-contre, on observe que la courbe est en dessous de la courbe sur l’intervalle . Cet intervalle est la solution de l’inéquation.