L’anglais

Depuis son enfance, Moshé est avide de savoirs et un curieux infatigable. Il lit longtemps et beaucoup, livres et journaux. Il fait preuve très tôt d’une grande connaissance de la politique internationale et palestinienne; les autres enfants le considèrent comme compétent.

Méshoulam, le professeur, maîtrise le russe, le Yiddish et bien entendu l’hébreu. Il comprend que du fait de l’importance de la langue anglaise, langue de la puissance dominante, sa connaissance est une clé d’ouverture à la culture occidentale et qu’il convient de l’enseigner aux enfants. Lui-même commence à l’apprendre afin d’être en mesure d’en transmettre les bases à ses élèves. Shmuel et Dvora, sionistes convaincus, n’emploient que l’hébreu à la maison.

Ainsi Moshé ne reçu aucun rudiment des langues qui fondaient l’univers culturel de ses parents, ni le yddish de son père ni le russe de sa mère. Jamals ne sort de sa bouche un mot de ces langues de l’exil. Cependant il comprend lui aussi que la connaissance de l’anglais lui ouvrira une porte vers le vaste monde qu’il aspire à découvrir. Tout au long de ses études et de sa vie d’adulte il consacrera des effort à l’apprentissage de l’anglais. De nombreux camarades du moshav critiquent les parents de Moshé qui l’autorisent à apprendre cette langue avec l’aide d’un professeur particulier. Selon eux à quoi pourrait bien servir l’anglais pour un paysan destiné au développement de la ferme ? La connaissance de l’anglais risquerait de l’éloigner de l’objectif agricole.

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