Dualisme levantin

Dayan apprend à baragouiner en arabe et à établir des relations amicales avec quelques arabes. L’un des jeunes bédouins, Ouarsh (signifiant « loup » en arabe) a l’habitude de rendre régulièrement visite à Moshé et à son père lors de leurs travaux au champ et de participer à leur repas au temps du labourage et de l’ensemencement. Plus d’une fois, il les aide à labourer. Moshé tient la charrue et Ouarsh conduit la mule avec les rênes. Un jour une dispute éclate entre des membres de la tribu bédouine et des jeunes de Nahalal à propos des droits d’utilisation des champs de pâturage. Au cours de cette dispute, Ouah frappe Moshé à la tête avec un gourdin. Pourtant Moshé ne lui en garda pas rancune; au contraire il comprit ses motivations :

« Depuis des générations les bédouins font paître leurs troupeaux dans ces wadis et abreuvent leur menu bétail aux sources qui maintenant sont sur nos terres. De notre point de vue c’est un rachat de terre, mais aux yeux de Ouarsh les choses étaient comprises différemment: renoncer aux tentes dans le wadi dans lesquelles ils habitent et leurs ancêtres avant eux. »

On retrouve le dualisme de Dayan : de l’empathie pour les habitants arabes d’Israël et de la compréhension pour leurs motivation, et en même temps la conviction solide dans la nécessité de lutter contre leurs tentatives de porter un coup à l’entreprise sioniste.

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