Le kibboutz

Moshé et sa charette
Moshé et sa charette

Moshé ne retourne pas à la ferme de ses parents. Fin 1935 des jeunes de la seconde génération de Nahalal fondent un nouveau kibboutz, décevant ainsi les espoirs de leurs parents. Malgré le développement impressionnant du mouvement des moshavim depuis la fondation de Nahalal, le kibboutz reste au coeur de l’épopée sioniste. Les vagues d’immigrants européens fondent des dizaines de kibboutzim qui modèlent progressivement la géographie de la présence juive. Des jeunes issus des mouvements de jeunesse d’Israël participent également à la fondation des kibboutzim, des sabras comme ceux de Nahalal. Baignant dans l’ambiance pionnière, les jeunes de Nahalal refusent de suivre la voie tracée par leurs parents. Ils construisent leur propre itinéraire en fondant un nouveau village. Le kibboutz leur semble constituer le modèle convenable. Ils construisent un camp dans la vallée et Shimron, la-même où leurs parents avaient séjourné pendant les premiers jours de la création de Nahalal.

Ruth n’a aucun doute. Depuis son enfance, elle rêve de cette vie au kibboutz. Moshé n’est pas emballé par l’idée et il hésite. Il confiera : « L’association, la sociabilité, l’égalitarisme total n’étaient pas dans ma nature et ne faisaient pas partie de ma démarche ». En dépit de cela , à son retour au pays, il rejoint ses camarades sur les hauteurs de Shimron. Mais il se confronte aux soupçons et aux réticences de ses camarades d’enfance. A leur yeux non plus il ne semble pas fait pour cette vie collectiviste et ils acceptent de l’accueillir que pour une période d’essai. Moshé est blessé au plus profond de son être. Il n’est pas du genre à subir un test et à devoir s’efforcer de prouver qu’il est apte, estimant que ses camarades le connaissent suffisamment bien. Il estime qu’ils devraient mesurer uniquement sa volonté et sa capacité à vivre une vie communautaire intègre, à travailler avec dévouement, à participer sincèrement au progrès de la communauté et à la réalisation de ses objectifs et enfin son ouverture aux autres. Il reste convaincu qu’il peut autant que les autres faire face à ces exigences. Malgré l’affront, Moshé accepte d’aller avec Ruth sur la colline et c’est en cet endroit que naît leu fille Yaël. Mais en fait, sa voie n’est plus là. Il est de plus en plus impliqué dans l’action militaire des juifs en Eretz-Israël.

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