La Haganah

Emblème de la Haganah
Emblème de la Haganah

En raison de l’augmentation de la tension, Nahalal décide de rejoindre la Haganah. Les institutions sionistes s’en tiennent alors à une politique de la retenue. Au cours de cette phase embryonnaire du conflit, la tentation de la vengeance est grande mais les dirigeants souhaitent réduire les frictions et prévenir l’extension de la violence. Cette politique de la retenue menée par la direction sioniste est en opposition avec l’approche de l’organisation armée nationale (Etzel ou Irgoun). L’Irgoun, née en 1931 d’une scission de la Haganah, lance des opérations de vengeance qui touchent les arabes impliqués dans les actions hostiles et d’autres qui ne le sont pas.

Moshé Dayan qui aura bientôt 20 ans, soutient la politique de la retenue et continue à éprouver de l’empathie pour ses voisins arabes. Lors de l’une de ses conférences il racontera : « Dans ma jeunesse je me baladais souvent avec mon père, qu’il repose en paix, dans la vallée d’Izré’el et nous rencontrions des arabes. En hiver, les arabes recouvraient leur visage avec un Keffieh et seuls leur nez et leurs yeux restaient découverts. Mon père qui n’était pas un enfant du pays me disait : « Regarde, des regards d’assassins ! ». En fait ces arabes n’étaient pas des assassins. C’était de simples fellahs; et comme il faisait froid, on ne voyait que leurs yeux noirs et étincelants que je trouvais beaux.

La violence des palestiniens n’atténue pas l’empathie que Dayan ressent depuis son enfance pour le paysan palestinien et le berger bédouin. A présent il comprend qu’ils peuvent être animés de sentiments nationalistes et il se représente les combattants d’Izz al-Din al-Qassam comme des héros et des idéalistes qui se battent pour des motivations nationalistes. A la suite de l’assassinat survenu à Nahalal, Moshé décide de se mener sa propre enquête et malgré le danger de la situation, il se rend à deux reprises dans le grand village arabe de Séphourieh auquel conduisaient les traces laissés par les lanceurs de la bombe de Nahalal.Il s’entretient avec les chefs du village et fait part de ses constatations au service de renseignement de la Haganah. Ainsi il racontera : « Mes relations avec nos voisins arabes étaient positives. J’aimais leur façon de vivre, leurs valeurs par rapport au travail, leur ancrage terrien. L’épisode « Izz al-Din al-Qassam » mit en lumière l’abîme nationaliste, religieux et sentimental qui séparent le sionisme et les arabes. »

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