Un père trop absent

Dirigeants du Poalei Tison en 1919. Shmuel à droite
Dirigeants du Poalei Tison en 1919. Shmuel à droite

L’absence de son père pendant des périodes prolongées et la souffrance qu’elle entraine pour sa mère commencent à marquer les relations de Dayan avec ses parents. Plus tard il racontera :

Ma relation avec ma mère était plus subtile. D’une manière générale je l’estimais davantage et il est probable que je la prenais pas en considération. Il y avait une énorme différence entre mon estime pour ma mère et celle pour mon père. Je n’estimais pas particulièrement mon père; en vérité je ne l’estimais pas du tout. J’avais beaucoup d’estime pour ma mère.

Il se peut que la réticence caustique de Dayan quand se présenteront à lui des permanents de partis politiques et sa relation soupçonneuse avec la politique partisane trouvent leur origine à l’époque où il ne peut pas ne pas se rendre comte que le Parti éloigne son père de la vie au village et entraine des souffrances importantes pour la famille. Moshé n’aime vraiment pas le fait que chez son père tout est enveloppé d’idéologie et de militantisme. Rien n’est personnel, tout est public. Shmuel a l’habitude de parler de lui à la troisième personne. Plus tard Dayan confessera :

Encore enfant, j’ai saisi que mon père était un peu phraséologue comme ses camarades du Parti. Quand un fils découvre que son père dit des sottises, il commence à le mépriser.

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