Tel-Aviv

Le lac Kinnereth
Le lac Kinnereth

A la fin de 1920, Shmuel Dayan désespère d’arriver à convaincre les membres de Dégania de partir vers de nouveaux villages. Avant que Moshé n’atteigne l’âge de 6 ans, la famille abandonne Dégania. Dvora qui n’avait pas été bien accueillie au début par le groupe, s’était adaptée et avait su se faire aimer par les camarades; elle suivait à présent son mari le cœur brisé. Dans son style sensible et poétique, elle dernier regard qu’elle jeta sur le lac Kinnereth avant son départ :  » Au-dessus d’un nuage flottait la lune; sa silhouette plongeait dans l’eau; ses rayons s’y brisaient. Elle répandait sa lumière sur un monde réduit au silence, sur cette vie interrompue prématurément. Mon cœur se serre de douleur.  »

Boulevard Rotschild à Tel-Aviv en 1920
Boulevard Rotschild à Tel-Aviv en 1920

Dans l’attente de recevoir l’autorisation des institutions développement pour la création du village et l’allocation du terrain à cet effet, la famille Dayan séjourne quelques mois à Tel-Aviv et habite dans la cave d’une maison. Shmuel se démène pour améliorer chaque jour leur installation tout en se consacrant à l’activité politique au sein du parti Hapoêl HaTsaïr (le jeune travailleur) fondé par des disciples d’A.D. Gordon et qui rivalisait avec le Poaleï Tsion (Travailleurs de Sion) pour attirer les faveurs des ouvriers issus de la deuxième Alyah. Il est absent de la maison la plupart du temps. Dvora aussi s’efforce de travailler pour le gagne-pain de la famille, dans l’un des bureaux du parti. Moshé, âgé de 6 ans est déposé le matin dans une jardinière d’enfants. L’après-midi, on l’enferme à la maison de peur qu’il ne sorte et se perde dans la grande ville. Quand il tente un jour de briser la fenêtre, son père le punit à son retour de la maison avec quelques gifles. Cela ne sera pas la seule cause du lent affaiblissement de l’affection que portera Moshé pour son père au cours des années.

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